Lettre du Cbl-Grenoble au Crif-Grenoble-Isère

Le 22 décembre 2007-12-22 à

Monsieur le Président du Crif Grenoble-Isère,

Je souhaite que ma lettre soit lue, et éventuellement discutée, lors de la prochaine réunion du Comité Directeur du CRIF Grenoble-Isère, en janvier 2008. En effet, il m’a semblé que le Crif entérinait, sans état d’âme, la mise en parallèle de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Or un tel parallèle me semble particulièrement dangereux pour la communauté juive que le Crif représente de facto, et qu’en conséquence il devrait défendre.

Lors de son voyage en Algérie, le Président de la République a mis en parallèle et condamné l’antisémitisme et l’islamophobie. Je ne reviendrai pas sur les circonstances de son intervention.

Depuis environ un siècle, la France est un pays laïque, dans lequel chacun est libre de croire et de pratiquer comme il l’entend, du moins en théorie. La liberté d’expression autorise la critique des croyances, à condition qu’elle s’interdise l’insulte aux personnes.

Cette laïcité est souvent en difficulté du fait que nombre de citoyens français, d’origine étrangère, sont victimes de discriminations, discrimination à l’éducation, au logement, à l’emploi, etc.

Ce sont des personnes qui sont victimes de ces discriminations, comme ce sont des personnes qui sont trop souvent victimes d’insultes ou d’agressions antisémites. L’antijudaïsme ou la judéophobie s’adressent à la religion ou à la culture juive, pas aux personnes.

Or, le terme d’islamophobie, il faudrait s’en souvenir, a été introduit par les islamistes radicaux qui y voyaient (à travers la critique du port du voile) une critique à l’égard de la religion musulmane, et pas du tout une critique des discriminations envers les personnes. Les islamistes radicaux se moquent des discriminations, ils souhaitent pouvoir continuer à opprimer les femmes, …

Combattre l’islamophobie, c’est faire cause commune avec les islamistes radicaux, contre la liberté d’expression, contre la laïcité, c’est tomber dans le piège où ils veulent nous entraîner, à savoir dévoyer le combat contre le racisme et les discriminations en un combat contre la critique de la religion et de ses pratiques discriminatoires, un combat contre la liberté d’expression et pour l’instauration d’un délit de blasphème.

C’est dévoyer un combat pour l’égalité en un combat idéologique et communautariste.

Merci de votre attention
Daniel Aberdam.

Cercle Bernard Lazare, Grenoble. Siret : 428 112 908 00028. Tél./fax. : +33(0)476 877 121 E-mail : courrier@cbl-grenoble.org. Site : www.cbl-grenoble.org.

Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !