Bernard Lazare : Le miroir des légendes

contes symbolistes

Sous la direction de Bertrand Vibert les Editions littéraires et linguistiques de l'Univerité de Grenoble (ellug) rééditent, entre autres

Le miroir des légendes, de Bernard Lazare.

Bertrand Vibert présentera
Bernard Lazare, poète symboliste

Lundi 19 octobre à 20 heures
au Cercle Bernard Lazare - Grenoble

Le Symbolisme est tout entier placé sous le signe de la Poésie. Or celle-ci ne se limite pas à un genre littéraire, même si l'influence de Mallarmé sur la jeune génération symboliste a pu le laisser croire. De fait, la Poésie est alors une valeur fédératrice qui englobe le théâtre - que l'on songe à Maeterlinck ou au jeune Claudel -, mais aussi le domaine prestigieux du conte.

Dans la dernière décennie du 19e siècle, au moment même où le Positivisme semble triompher, le conte symboliste connaît un âge d'or et voit paraître plusieurs recueils importants, qui revendiquent aussi l'héritage des « contes cruels » de Villiers de l'Isle-Adam.

Sont présentés dans ce premier volume

Le Miroir des légendes de Bernard Lazare, dont on propose la première réédition depuis sa publication en 1892, ainsi que

Le Roi au masque d'or de Marcel Schwob, publié la même année. En inaugurant une nouvelle collection conçue comme un recueil de recueils, ce sont les facettes multiples d'un univers largement méconnu que cette édition voudrait faire découvrir.


Bertrand Vibert est Maître de conférences à l'université Stendhal depuis 1993.
Ses travaux portent sur la fin du XIXe siècle (mouvance idéaliste et symboliste) : Il a travaillé notamment sur Villiers de l'Isle-Adam, auquel il a consacré un ouvrage (Villiers l'Inquiéteur, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1995) et pour lequel il a fait une édition de La Révolte (ELLUG, 1998), qui a été représentée deux années de suite à Grenoble (mises en scène d'Alain Ollivier et de Chantal Morel).
Ses travaux en cours concernent l'édition de contes symbolistes de la période 1890-1900 (le volume Lazare-Schwob étant le premier d'un ensemble de trois, qui sera aussi accompagné d'un essai intitulé "La Poésie au miroir des contes").


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !