L'antijudaïsme chrétien dans l'art médiéval ;
exemple de la peinture du XVe siècle en Savoie

Conférence de Laurence Rivière Ciavaldini

Maître de conférences en histoire de l'art médiéval
à l'Université Pierre Mendès France (Grenoble II)
le 5 mars 2009 au CCJ - Grenoble

Cette conférence est co-organisée par le Bnaï-Brith - Grenoble et le Cercle Bernard Lazare - Grenoble

Apocalypse de Lanslevillard Couronnement d'epines de Lanslevillard Monstre à tete de Juif de Lanslevillard

L'étude des oeuvres d'art est un moyen de découvrir et de comprendre les mentalités anciennes. Les images ont pour les historiens de l'art une valeur documentaire de premier plan qui leur permet de saisir ce qui n'est pas toujours exprimé de manière explicite dans les sources écrites. Certains thèmes iconographiques, comme celui de la Passion du Christ ou encore de l'Apocalypse, sont, au XVe siècle, des observatoires privilégiés du regard porté sur les Juifs par les Chrétiens.

Au-delà des décrets bien connus d'expulsion qui ont scandé, de l'Angleterre à l'Espagne, l'histoire de l'ensemble des monarchies médiévales européennes, il est possible d'observer à travers les images, comment s'opère au cours du XVe siècle, le lent processus de dégradation des relations entre les deux communautés, juive et chrétienne.

L'analyse portera sur deux cycles d'images produits au XVe siècle dans l'ancien duché de Savoie, qui était alors, avec la Bourgogne, l'une des principautés majeures de la Mitteleuropa. Vous pourrez notamment découvrir ces images dans la chapelle de Lanslevillard en Haute-Maurienne.

Laurence Rivière Ciavaldini est maître de conférences en histoire de l'art médiéval à l'Université Pierre Mendès France (Grenoble II). Spécialiste d'iconographie religieuse, elle a publié Imaginaires de l'Apocalypse. Pouvoir et spiritualité dans l'art gothique européen (CTHS/INHA) en 2007. Elle s'intéresse particulièrement aux échanges artistiques internationaux, entre Italie, France et Pays-Bas méridionaux.


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !