A l'invitation de l'Association pour un Judaïsme pluraliste,
en partenariat avec le CBL-Grenoble
Jeudi 8 mars 2018 à 18h30
Conférence à la Maison de l'International
par Michèle Tauber
Dès sa plus tendre enfance Aharon Appelfeld semble destiné à vivre
dans plusieurs langues. Né au cœur de l’Europe en 1932, celui qui deviendra
l’un des écrivains hébraïques les plus célèbres de sa génération
grandit à Tchernowitz, cette capitale de la Bukovine surnommée la « petite Vienne ».
Jusqu’à la seconde guerre mondiale, le petit garçon parle l’allemand en famille,
le roumain à l’école, mais il entend autour de lui une multitude de langues
et de dialectes caractéristiques de cette Mitteleuropa de l’entre-deux-guerres.
Il est également en contact avec l’hébreu du rituel lorsqu’il va rendre visite
à ses grands-parents maternels dans les Carpates ainsi qu’avec la langue juive ashkénaze multiséculaire,
le yiddish. Langue de fusion par excellence, elle contient à elle seule
plus d’une demi-douzaine de langues européennes.
C’est dire si le futur écrivain s’imprègne à son insu d’un large substrat européen
à la fois linguistique et culturel dont son écriture en hébreu porte définitivement la marque.
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Michèle Tauber est Maître de conférences en littérature hébraïque moderne
et contemporaine à l’Université Paris Sorbonne Nouvelle.
Elle est auteur du livre
« Aharon Appelfeld : Cent Ans De Solitude Juive »
paru en 2015 aux éditions Le bord de l’eau.
Parallèlement, Michèle Tauber mène une carrière de chanteuse en yiddish et en hébreu
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Brèves
Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient,
et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur
de la synagogue, le vieux Moïché.
Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché
pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise,
et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !