Septembre - décembre 2003
Attention, les billets pris à l'avance sont moins chers que les billets pris sur place
Vous pouvez acheter vos billets
aux endroits indiqués ci-après :
Samedi 20 septembre 2003 à 20h25, Auditorium du Musée, 5 place Lavalette, Grenoble
La génération d'après guerre s'émancipait brutalement de toutes les valeurs précédemment établies et tournait le dos à toute tradition, résolue à prendre elle-même en main sa destinée, s'éloignant de tout le passé et se jetant d'un grand élan vers l'avenir.
Stefan Sweig, Le monde d'hier
" Faire de la musique un jeu commun, un plaisir partagé, choisir ensemble les programmes, déblayer des uvres oubliées, sortir un peu des sentiers battus ", c'est ainsi que les membres de ce trio complice et joyeux envisagent leur pratique musicale.
Clara ABOU, la violoniste, après être passée de l'école Vivaldi de Grenoble à la très renommée Yéhudi Menuhin School de Londres, étudie actuellement à l' Universität für Musik und Darstellende Kunst à Vienne auprès de Dora Schwarzberg.
Arnaud ARBET, le pianiste, médaille d'or du Conservatoire National de Région de Grenoble, Premier prix du Conservatoire National Supérieur de Paris, a rejoint la Musik Hochschüle de Berlin pour se perfectionner auprès de Pascal Devoyon.
Jean-Baptiste SCHWEBEL, le violoncelliste, ancien élève de l'école Vivaldi de Grenoble et du Conservatoire National de Région de Boulogne, intégrera en octobre le Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Michel Strauss.
le mercredi 22 octobre 2003 au Petit Théâtre,
4 rue Pierre Duclot, Grenoble,
en coopération avec le CREARC.
Céline Liger et Jérôme Heuzé
(Fil d'Argent, en association avec le compagnie Sept-Epées)
liront Imre Kertész (prix Nobel de littérature 2002)
autour de thèmes animés par Mireille Gansel, traductrice de Nelly Sachs
Dans le cadre du festival "Hommage à l'Acteur",
en coopération avec l'amphithéâtre de Pont de Claix
le jeudi 23 octobre à 20h30 à l'amphithéâtre de Pont de Claix, place des Iles de Mars, Pont de Claix
La dernière lettre est la clef de voûte psychologique et morale de ce grand édifice romanesque et spirituel qu'est "Vie et destin" de Vassili Grossman. C'est le premier des grands livres de délivrance russe. Ce n'est pas un livre documentaire, c'est plus qu'un cri halluciné ou qu'une enquête vengeresse. C'est une grande oeuvre classique, ordonnatrice et lumineuse, avocate du bien et de la liberté, dressée contre les fabriques modernes du mal et de l'esclavage
Georges Nivat
le dimanche 9 novembre 2003 à 14 heures
à AMAL, 57 avenue du Maréchal Randon, Grenoble
(entrée libre)
Récital de Malouf (musique Judeo-Arabo-Andalouse)
En hommage à Cheikh Ahmed Bestandji et Cheikh Raymond Leyris
le lundi 10 novembre 2003 à 20h30,
salle Edmond Vigne, 23 rue des Alpes, Fontaine
Avec
Le terme Malouf désigne la musique arabo-andalouse
de Constantine (Algérie) et de Tunis (Tunisie.) Cette spécificité
musicale est le résultat d'une histoire millénaire et d'une
grande force des murs locales. Tel qu'il se pratique aujourd'hui,
le Malouf traduit, pour qui sait l'écouter, deux thématiques
essentielles. La première est une intense émotion-douleur
. La deuxième donne l'impression immédiate que cette
musique est la résultante vivante de deux trajectoires, deux modes
de vie différents mais croisés, le sacré et le profane.
Pour bien montrer ces deux aspects de la culture judéo-arabo-musulmane,
il nous paraît urgent de rendre hommage aux deux grandes figures du
Malouf, celles du cheikh Ahmed Bestandji et son disciple et successeur juif
le cheikh Raymond Leyris.
La vie de ces deux artistes a été double et souvent ambivalente. Maître-musicien profane de foundoq dans sa jeunesse, sid Ahmed Bestandji rompt ensuite son parcours musical dans les années vingt, pour se consacrer à une vie spirituelle plus intense. Il devient Moqadem (chef de confrérie) de la Hansalta, la plus importante confrérie de l'époque. Au sein de cette institution, il rénove la totalité du répertoire du Malouf. Cheikh Raymond, disciple de ce dernier, assura la continuité de l'expression profane du Malouf. Même s'il n'a pas eu de fonction rabbinique officielle au sein de sa communauté, il a bénéficié d'un respect quasi religieux, un homme de foi et de conviction, comme aimaient le dire ses amis juifs et musulmans
En plus de son charisme spirituel, cheikh Raymond tenait
à ce que le lien communautaire entre musulmans et juifs reste l'objectif
majeur de sa musique et de son art. Son orchestre, composé des meilleurs
interprètes juifs et musulmans, était la meilleure représentation
d'une vie commune. Sur fond des violences de la guerre d'Algérie,
l'histoire en a décidé autrement et cheikh Raymond a fini
par être assassiné.
En transgressant certaines règles du classicisme musical local, le
répertoire du Malouf, les qassaïd-s- (musique liturgique maghrébine)
et les pioutims (chant liturgique juif) se sont mutuellement enrichis. En
résumé, disons qu'en s'attaquant aux dogmes religieux
et musical, cheikh Bestandji et cheikh Raymond restaurèrent une tradition
musicale vieille de plusieurs siècles. Cette utilisation du rationnel,
le corpus profane, pour servir l'intouchable et sacrificielle liturgie,
rappelle, la démarche des philosophes Maïmonide et Averroès.
La position double, sur le plan intellectuel, artistique et politique dans
laquelle se sont trouvés Sid Ahmed Bestandji et cheikh Raymond Leyris,
est identique à celle d'Averroès et de son disciple Maïmonide,
quand il fondèrent une de leurs thèses sur le principe d'être
à la fois juif ou musulman-croyants et aristotélicien,
qu'il n'y ait pas de contradiction entre la philosophie et la loi
divine, Le vrai ne peut contredire le vrai. Le répertoire
composé par cheikh Ahmed et cheikh Raymond est une synthèse
du texte sacré et de la musique festive. Comme le défendait
si bien Averroès dans son traité de l'âme
, il est possible d'unir le rationnel et le traditionnel.
Sid Ahmed et Raymond ont suivi la même philosophie. Tout en étant chefs spirituels, ils se produisaient, sous certaines conditions, dans les concerts profanes. Cheikh Raymond Leyris, disciple des cousins Bestandji, assura, jusqu'aux années cinquante, cette philosophie musicale en l'imprégnant de culture hébraïque.
A partir de cette grande réforme musicale, le répertoire constantinois s'est forgé une identité. Sid Ahmed Bestandji était l'oncle paternel du père de Taoufik Bestandji, Cheikh Raymond était le maître et beau-père d'Enrico Macias. La famille des Bestandji s'est nourrie de la tradition laissée par les cheikh Ahmed et Raymond. Taoufik n'a jamais cessé, depuis le début de sa carrière musicale dans les années soixante-dix, de défendre et de perpétuer, dans ses conceptions confrérique et citadine, cette forme du Malouf.
Taoufik Bestandji
Les Juifs de Constantine, installés sur cette terre depuis les lointaines origines de l'époque romaine, et jusqu'au traumatisme de 1962 se sont imprégnés des mélodies andalouses. Ils l'ont fait sur les rythmes et les modes du Malouf, sous l'impulsion de Cheik Raymond. Alain Chekroun, né à Constantine, chante, avec une voix empreinte d'émotion, ce répertoire, fruit d'une association fascinante entre les mélodies du Malouf et les textes juifs traditionnels tirés de la Thora, des psaumes de David, ... dans un registre qui conjugue spritualité, émotion et festivité.
le dimanche 23 novembre 2003 à 11h00 au Conservatoire National de Région, 6 chemin de Gordes, Grenoble
Liat Cohen est une guitariste exceptionnelle. Israélienne,
elle est diplômée de l'Ecole Normale de Musique Alfred Cortot, Premier prix
du Conservatoire de Paris, diplômée de la Schola Cantorum, et la seule guitariste
à avoir jamais reçu le prix Nadia Boulanger.
Suite au concert qu'elle donna l'an dernier à la chapelle Sainte Marie
d'en Haut à l'invitation du Cercle Bernard Lazare, elle vient assurer
cette année, à la demande de professeurs de guitare, une "Master
Class" au Conservatoire National de Région.
le samedi 6 décembre 2003 à 20h30 à l'auditorium du Musée, 5 place Lavalette, Grenoble
Anat KOLODNY,
clarinette, née en Israël.
Clarinette solo de l'orchestre de Jeunes d'Israël, soliste avec
l'Orchestre de Chambre d'Israël et avec l'Orchestre de Tibor Varga.
Elève de Thomas Friedli. Diplôme de musicien d'orchestre et
premier prix de virtuosité du Conservatoire de Musique de Geneve.
Mi-Kyung KIM, violoncelle,
née à Séoul (Corée du Sud).
Elle est lauréate - à 11 ans - de deux concours nationaux d'exécution musicale.
Plus tard, elle entreprend des études au Conservatoire de Musique de Geneve
(classe de Guy Fallot) puis se perfectionne auprès du Maître Pierre Fournier.
Ces dernières années, elle se consacre avant tout à la musique de chambre
et effectue des concerts et des enregistrements radiophoniques.
Kiyoko ITCHISHIMA, piano, née à Yokohama (Japon). Elle étudie le piano avec Bruno-Leonardo Gelber à Buenos Aires, Paris et Monaco, et au Conservatoire de Musique de Geneve avec Jean-Jacques Balet. Ces dernières années, elle a effectué des récitals et des concerts avec plusieurs formations, notamment en récital de piano à Tokyo, festival de Megève (France), concert à la Radio Suisse Romande etc.
en coopération avec l'amphithéâtre de Pont de Claix
le dimanche 14 décembre 2003 à 18h
à l'amphithéâtre de
Pont de Claix, place des Iles de Mars, Pont de Claix
Georges Parla, mise en scène Serge Tamas, composition, guitare et percussions Philippe Briegh, composition, violon et clarinette
le samedi 17 janvier 2004 à 14 heures
à AMAL, 57 avenue du Maréchal Randon, Grenoble
(entrée libre)
avec
Brèves
Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient,
et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur
de la synagogue, le vieux Moïché.
Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché
pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise,
et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !