Décédée lundi 12 mai 2008 à l'âge de 98 ans, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs du ghetto de Varsovie
durant la seconde guerre Mondiale. Arrêtée par la Gestapo en 1943 elle fut miraculeusement sauvée
sur le chemin de l'exécution
Figure de la résistance polonaise, Irena Sendler a sauvé 2.500 enfants juifs de Varsovie au risque de sa vie
en les faisant sortir du ghetto instauré par les nazis.
"On m'a éduquée dans l'idée qu'il faut sauver quelqu'un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de
sa nationalité", aimait-elle à dire.
Née le 15 février 1910, Irena Sendler est longtemps restée peu connue en Pologne,
à l'image d'Oskar Schindler, qui est mort dans la pauvreté en Allemagne, avant que son action soit immortalisée
au cinéma par Steven Spielberg.
Il fallut attendre mars 2007 pour que la Pologne lui rende un hommage solennel et propose son nom pour le Prix Nobel
de la Paix.
Cependant, le mémorial israélien de l'Holocauste, le Yad Vashem, lui avait décerné dès 1965 le titre de
Juste parmi les Nations, réservé aux non-juifs qui ont sauvé des juifs (un peu plus de 22.000 à ce jour).
Assistante sociale, elle travaillait déjà avant la guerre auprès des familles juives pauvres
de Varsovie, qui était alors la première métropole juive d'Europe. La capitale polonaise abritait
400.000 des 3,5 millions de juifs de Pologne.
Dès l'automne 1940, Irena Sendler a pris des risques considérables pour apporter de la nourriture,
des vêtements ou des médicaments aux habitants du ghetto, que les occupants nazis avaient instauré dans un quartier
de la capitale. Sur 4 km², ils y avaient entassé quelque 450.000 personnes.
En raison du manque de nourriture, beaucoup sont morts de faim ou de maladie.
Les autres ont été gazés au camp de la mort de Treblinka. Une poignée de survivants ont mené au printemps 1943
une insurrection désespérée avant que l'armée nazie ne rase complètement le quartier.
"Lorsqu'elle marchait dans les rues du ghetto, Sendler portait un brassard avec l'Etoile de David,
à la fois par solidarité avec les juifs et par souci de ne pas attirer l'attention sur elle",
souligne le mémorial du Yad Vashem.
A la fin de l'été 1942, elle a rejoint le mouvement de résistance Zegota, (Conseil d'aide aux juifs).
Elle a alors fait sortir clandestinement des enfants du ghetto qu'elle hébergeait dans des familles catholiques
et des couvents.
Les enfants étaient cachés dans des valises, transportés par des pompiers ou des camions à ordures,
ou simplement dissimulés sous les manteaux des personnes qui avaient le droit d'accès au ghetto,
comme Irena Sendler et son équipe d'assistantes sociales. Par précaution, elle notait soigneusement
les noms des enfants et des familles sur des papiers qu'elle enterrait dans des bouteilles.
Elle fut arrêtée chez elle le 20 octobre 1943. Au quartier général de la Gestapo,
ses tortionnaires lui brisèrent les pieds et les jambes. Mais elle ne parla pas. Condamnée à mort,
elle fut miraculeusement libérée sur le chemin de l'exécution par un officier allemand que la résistance
polonaise avait réussi à corrompre.
Elle continua son combat clandestin sous une autre identité jusqu'à la libération.
Après la guerre, elle travailla dans la supervision des orphelinats et des maisons de retraite.
Elle a toujours pensé qu'elle n'était pas une héroïne. "Je continue d'avoir mauvaise conscience
d'avoir fait si peu", disait-elle.
De santé fragile, Irena Sendler était restée l'an dernier à l'écart des cérémonies qui lui rendirent hommage.
Mais elle avait fait lire une lettre par une survivante, Elzbieta Ficowska, qu'elle avait sauvée tout bébé
en 1942.
"J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de la guerre,
mais aussi en temps de paix", avait-elle dit.
Brèves
Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient,
et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur
de la synagogue, le vieux Moïché.
Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché
pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise,
et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !