Marius Schattner :
Israël, l'autre conflit : laïcs contre religieux

Conférence-débat
Mercredi 19 novembre 2008 à 20 h 30 au Centre Culturel Juif - Grenoble

Avec Marius Schattner, correspondant à Jérusalem de l'Agence France Presse

Marius Schattner vient de publier chez l'éditeur André Versaille une enquête sur les relations entre laïcs et religieux en Israël
intitulée Israël, l'autre conflit : Laïcs contre religieux

Le texte qui suit est emprunté au site de l'éditeur

Le conflit entre laïcs et religieux en Israël touche au coeur de l'identité d'un Etat qui se veut à la fois juif et démocratique. Vieille de plus d'un siècle, cette opposition frontale est perçue en Israël comme une menace interne pour l'avenir de la société.
Pour les uns, l'Etat est voué à sombrer dans l'intégrisme, ce qui ne peut que le conduire à sa perte.
Pour les autres, Israël va perdre toute attache juive, donc sa raison d'être.

Pourtant la société israélienne s'est construite à travers ce conflit et devrait continuer à le faire aussi longtemps qu'il ne dépasse pas certaines limites. Mais si les laïcs peuvent accepter que des ultra-orthodoxes ferment des rues pour forcer au respect du repos sabbatique ou manifestent contre la tenue d'une gay pride dans la ville sainte de Jérusalem, il n'en va pas de même quand un ultranationaliste religieux assassine le Premier ministre Yitzhak Rabin, supposé avoir commis pire qu'une trahison, un sacrilège, puisqu'il était prêt à retirer Israël des territoires occupés.

Plus généralement, qu'est-ce qui fait qu'un vivre ensemble entre laïcs et religieux, en Israël ou ailleurs, devient très difficile ?

Ce livre questionne l'histoire de cette confrontation en insistant sur quelques temps forts : 
l'émergence du mouvement sioniste, la création de l'Etat en 1948, la montée du nationalisme religieux après 1967 et son déclin, illustré par le retrait de Gaza en 2005, dont l'auteur a été le témoin direct.

Cet essai s'efforce en outre de démêler ce qui relève de la tradition religieuse au sens strict de ce qui témoigne de dérives nationalistes, et tente de comprendre pourquoi la religion juive, dans sa forme dominante en Israël, se prête à une telle alliance avec la droite nationaliste

A l'initiative de l'Association pour un Judaïsme Pluraliste
Avec le soutien du Cercle Bernard Lazare - Grenoble
et l'hospitalité du Centre Culturel Juif de Grenoble



Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !