Cycle sur les camps en France de 1939 à 1945

Dans le cadre d'un cycle sur les camps en France (1939-1945)
le Centre Culturel Juif et le Cercle Bernard Lazare de Grenoble
vous invitent à deux soirées cinéma qui auront lieu au CCJ
L'entrée est libre

  • le mercredi 6 mai 2009, projection du film de Jean-Paul Thaens :
    "Personne à prévenir en cas d'accident : personne"
  • le jeudi 7 mai 2009, projection du film de Joelle Novic : "Passeports pour Vittel"

Le film de Jean-Paul Thaens

Ils étaient nombreux à n'avoir plus « personne à prévenir », ces Juifs internés dans les camps de la France de Vichy, attendant d'être livrés aux nazis, puis déportés pour la plupart.

Ce film nous livre le témoignage, vivant et lucide, de l'un d'entre eux, Peter BLANK, juif et allemand, qui est passé par sept camps et un Groupement de Travailleurs Etrangers en France, avant d'être déporté en 1942, à l'âge de 21 ans.

Au-delà de l'intérêt documentaire de ce témoignage d'un rescapé de la Shoah, rendu possible par le travail de Serge KLARSFELD, le film de Jean-Paul THAENS apporte une réflexion sur l'effacement du Nom et des Etres, sur la destruction de la Langue.

Les graffiti de Fort-Barraux prennent alors valeur de testament, et quand la lettre Aleph est engloutie dans l'eau glacée, c'est en hommage au Peuple du Livre.

Le film de Joelle Novic

Pendant longtemps l'histoire des camps français, antichambres de la déportation, est restée assez confidentielle, malgré les travaux d'historiens. Pourtant Le rôle et la complicité de la Milice, du PPF, ont été reconnus dès le film le Chagrin et la Pitié en 1969 jusqu'à la déclaration de Jacques Chirac au Vel d'Hiv en 1995.

Le camp de Vittel est resté particulièrement méconnu. Joelle Novic, dans son film très intéressant, retrace l'histoire d'un lieu d'internement destiné, à partir de Mai 1941, à des civils anglais et américains, qui se trouvaient sur le sol français, et devenus ennemis.
Il s'y trouve aussi des juifs qui y sont internés en attente d'un échange avec des prisonniers allemands.
Puis 173 Juifs polonais sont convoyés là depuis le ghetto de Varsovie, espérant être sauvés grâce à des passeports sud américains. Parmi eux figure le poète Itzhak Katzenelson qui écrit à Vittel Le chant du peuple juif assassiné.

"Trop tard ! trop tard ! Avant hier, hier encore, ce matin à l'aube on pouvait
Prendre un car, un train, un convoi... Et en route pour la première frontière venue !
Maintenant il est trop tard... Maintenant ? les bras vous tombent, les jambes fauchées...
Trop tard ! Désormais toutes le portes sont fermées, bouclées toutes les issues..."

(I. Katzenelson, Le chant du peuple juif assassiné, traduit du Yiddish par Batia Baum)


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !