Accueil de l'équipe de football d'Abou-Gosh Mevaseret

Compte-rendu de l'opération

Equipes

D'Abou Gosh et Mevaseret
au Gymnase des Saules à Grenoble,
les 5 et 6 décembre 2010

C'est la 2ème édition des rencontres de ce type, et, déjà, on peut remarquer que chacune a ses singularités inattendues, ses moments inédits aussi bien dans la préparation acrobatique que dans le déroulement millimétré, dans les acteurs concernés et dans les lieux symboliques.


Voyons en détail.

Au départ il s'agit d'une équipe de football israélienne judéo-arabe en tournée en France. Grenoble est une des étapes de cette tournée (entre Aubervilliers et Saint-Etienne, et avant Lyon Villeurbanne). Le « clou » à chaque étape est un match de foot entre l'équipe israélienne, et une équipe française, issue des « quartiers ».

Les organisateurs français sont :

  • à l'échelle locale, le Cercle Bernard Lazare, SOS-racisme et l'UEJF (sections Grenoble) ont bénéficié de la coopération active de l'association Kiap (dirigée par Brahim Wazizi) 4 allée du Verderet, Grenoble et de l'association Arc-en-Ciel, (dirigée par Abbès Zerroubi) 40 place des Géants, Grenoble. L'association des Sénégalais de Grenoble a, pour sa part, préparé le repas convivial qui a suivi le match de foot, et qui a été servi dans les locaux de Arc-en-Ciel.
  • à l'échelle nationale, SOS Racisme et l'UEJF, dont des militants ont accompagné la tournée.

L'organisateur israélien est Beit Ham, organisme de prévention sociale, bien connu à Grenoble, par son fondateur Henri Cohen-Solal et par Edith et Daniel Aberdam qui le soutiennent en toutes occasions.

Première originalité : le temps ; il a beaucoup neigé les jours précédents, le blanc domine le paysage, et les abords du gymnase des Saules, proche du quartier de La Villeneuve, sont des plus glissants. Voilà un dépaysement certain pour des Israéliens, qui n'en sont pas mécontents. L'ambiance, elle, est chaleureuse, d'emblée amicale.

Deuxième originalité : Les jeunes israéliens sont une équipe de 9 jeunes : juifs et arabes, qu'on ne peut distinguer, plusieurs jeunes juifs sont originaires d'Ethiopie, avec la peau bien foncée ; les jeunes arabes israéliens, ont, eux, le teint clair. Face à eux l'équipe de joueurs français est constituée de jeunes d'origine sénégalaise ; voilà de quoi mélanger les pistes et jouer à qui est qui. Les tenues sont différentes, mais de même couleur : bleu et blanc. Belle coïncidence ! Une certaine diversité aussi dans les cinq accompagnateurs. L'entraîneur porte une kippa, les éducateurs n'en ont pas, les uns sont sépharades, les autres ashkénazes, et d'autres encore pas juifs...

La partie se déroule avec vivacité, devant un public peu nombreux, certes, mais motivé et réjoui; l'avantage semblerait devoir aller aux Français, qui sont plus grands et robustes, mais non, les Israéliens ont la technique, les déplacements rapides... et l'enthousiasme de leur entraîneur, qui ne ménage pas ses conseils. Score final : 8 à 2; mais l'esprit de la rencontre est excellent : l'équipe israélienne reçoit une belle coupe, l'équipe française reçoit, de bonne grâce, une coupe un peu plus petite ; Cela, c'est le noyau du séjour grenoblois, autour duquel ont gravité d'autres moments heureux.

Juste avant la rencontre, a eu lieu l'allumage des bougies de Hanukah, dans le gymnase même, avec la bénédiction et des chants de circonstance, moment partagé avec enthousiasme par tous les membres de l'équipe.

La soirée n'est pas finie ; Arc-en-ciel accueille tout ce monde dans ses locaux, et sert un délicieux dîner sénégalais. Voilà le moment d'un autre échange, qui n'est plus sportif mais amical, un temps pour faire mieux connaissance, se parler, se découvrir... C'est un temps fort.

Retour à l'hôtel, pas trop tard, car le lendemain les jeunes sont reçus à la mairie, dès 9h30 par Linda El Haddad, conseillère municipale en charge des Droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations, en présence de membres des différentes associations partenaires.

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(Un regret : il semble qu'une erreur de transmission n'ait pas permis à Michel Destot ou à d'autres conseillers municipaux d'être présents, alors qu'ils sont très favorables à ce type de rencontres). Un petit déjeuner offert par la Mairie, des sweat-shirt offerts par l'équipe israélienne : voilà qui concrétise des souvenirs et des liens qui marquent.

Dernière étape pour les visiteurs avant de reprendre le train : un repas très convivial - et tout ce qu'il y a de plus kasher (et savoureux) - est servi au Centre Culturel Juif, préparé par Edith Aberdam et Dina Assouline (aidées de quelques petites mains...) Les amis d'Arc-en-ciel l'honorent de leur présence : là aussi, c'est un moment d'échanges, de remerciements, de bilan de ce qui s'est déroulé, et qui a forcément des répercussions et s'inscrit dans les esprits de tous les participants.


Avec un esprit ouvert, chacun peut méditer sur la nécessité de connaître l'autre, sur le bien-fondé de telles opérations, qui peuvent sembler une goutte d'eau, mais sont encourageantes : quand il y a la volonté de rencontres, il y a un espoir de faire évoluer les représentations, et celui d'un pas vers l'acceptation de l'autre.

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Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !