Communiqué du CCLJ de Bruxelles à l'occasion du 70ème anniversaire de l'Etat d'Israël,
par Menia Goldstein, le 16 mai 2018

Notre joie sincère de célébrer le 70e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël est malheureusement ternie par les évènements sanglants de Gaza. En organisant ces manifestations le long de la frontière entre Gaza et Israël, les Palestiniens rappellent au monde que la bande de Gaza est toujours sous blocus israélien et égyptien, en dépit du retrait unilatéral israélien de 2005.

Nous n’ignorons pas que ces manifestations, organisées par le Hamas, n’ont en rien l’allure des marches pacifiques organisées par Martin Luther King ou par Gandhi.

Nous n’ignorons pas davantage l’hypocrisie de ceux qui invitent le gouvernement israélien à ne pas réagir de manière disproportionnée, tout en se gardant de le faire lorsque l’armée turque lance des opérations meurtrières en zones kurdes sur le territoire syrien ou lorsque l’Arabie Saoudite massacre impunément des civils au Yémen.

Nous estimons cependant qu’une armée qui se revendique être l’une des plus « morales » au monde doit pouvoir développer une stratégie et des moyens adaptés à cette nouvelle réalité et qu’il aurait fallu utiliser des moyens non létaux pour éviter ce bain de sang.

Ce qui s’est passé est d’autant plus incompréhensible que le gouvernement Netanyahou savait pertinemment que cet affrontement avait pour objet de sensibiliser l’opinion publique à travers le monde. Comme s’il avait négligé la dimension médiatique du conflit, et oublié le parti pris déjà bien ancré de nombreux médias internationaux. Dans ce contexte, la force armée, disproportionnée ou pas, se retourne nécessairement contre celui qui en fait usage.

Cette violence resurgit de manière sanglante le jour où toute l’attention devait être fixée sur Jérusalem, capitale de l’Etat d’Israël. Car Jérusalem-Ouest est bel et bien la capitale du pays, le siège de ses institutions politiques, administratives et judiciaires. Personne ne le conteste dans la communauté internationale, pas même les Palestiniens.

Nous considérons toutefois que le geste symbolique de transférer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem est inopportun à ce stade. Pour qu’il soit véritablement suivi d’effets, ce choix devait intervenir dans le cadre d’un accord sur le statut définitif de cette ville.

En dépit des efforts soutenus du gouvernement israélien visant à marginaliser par tous les moyens la question palestinienne et à écarter les solutions politiques alternatives qui émanent de la société israélienne, il est illusoire de croire que les Israéliens vivront en paix et en sécurité tant que leurs voisins palestiniens n’auront pas leur propre Etat.

En effet, les plans d’annexion préconisés par certains ministres israéliens, l’extension des colonies juives en Cisjordanie, et l’étranglement de la bande de Gaza empêchent les Palestiniens de prendre en mains leur destin dans un Etat souverain et menacent l’existence d’Israël comme Etat juif et démocratique. Contrairement à ce que pensent les tenants du statu quo et les durs de la droite nationaliste et religieuse, le temps ne joue pas en faveur d’Israël.


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !