Israel : la Loi sur l’Etat-Nation contredit la Charte d’Indépendance
par Michel Kichka, 22 juillet 2018

Voici la traduction d’un texte que j’ai mis en ligne ce matin sur mon blog hébreu. Il permettra aux non hébraïsants de connaître ma position. […]

La Loi sur l’Etat-Nation a été votée par la Knesset en seconde et troisième lecture lors de sa dernière séance plénière avant les vacances d’été. Cette loi est surtout l’expression de la grande faiblesse de ce gouvernement de droite sous la houlette de Bibi Netanyahou, dirigeant quatre fois élu du Likoud. Cette loi aimerait se substituer au texte de la Déclaration d’Indépendance d’Israël qui fut publiée le 14 Mai 1948 dans le Journal Officiel et lue par Ben Gourion le 15 Mai lors de la cérémonie historique de la création de l’Etat d’Israël. Texte qui a force de Constitution et de Loi.

Le texte de la nouvelle loi est la version « modérée » d’un texte initial et il est d’autant plus intéressant de connaître ce texte initial afin de mieux comprendre quel est l’agenda politique de la coalition majoritairement à droite au pouvoir. Un agenda clair et transparent qui veut délégitimer le statut des arabes minoritaires en Israël et par la même occasion celui des israéliens de gauche qui sont, comme moi, pour la solution de deux pays pour deux peuples.

Le gouvernement de droite actuel est en quelque sorte la prolongation de l’idéologie de l’Irgoun, cet organisme illégal qui refusa le plan du partage de la Palestine en 1947 en deux états, Israël et la Palestine, considérant qu’Israël devait s’étendre aux deux rives du Jourdain. En fait si l’Irgoun avait été aux commandes en 1947 il y a de fortes chances que l’Etat d’Israël n’eût pas existé.

Cette Loi d’Etat-Nation risque de transformer Israël en un état juif non démocratique. Une forme de sous-apartheid, chose qui réjouirait les ennemis d’Israël, de sa souveraineté, de sa légitimité et de son existence, et parmi eux anti-sionistes et antisémites confondus qui accusent le sionisme de racisme. […]


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !