Yoram Kaniuk : Il commanda l'Exodus

Le Cercle Bernard Lazare Grenoble et le CREARC reçoivent l'écrivain israélien Yoram Kaniuk, lauréat du Prix des Droits de l'Homme, Paris, 1997
à l'occasion de la sortie en librairie de son dernier livre

Il commanda l'Exodus

Traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz, Editions Fayard, 2000.

mercredi 8 mars 2000 à 20 h 30
au Petit Théâtre,
4 rue Pierre Duclot, Grenoble (arrêt tram Sainte-Claire)

participation aux frais : 10 F.

Remerciements Ambassade d'Israël, Editions Fayard, Librairie Le Sphinx

Il commanda l'Exodus n'est pas un récit de plus sur l'aventure de l'Exodus, partie de l'épopée fondatrice de l'Etat d'Israël. Exodus
Yoram Kaniuk met son talent de romancier au service d'un personnage central et silencieux, Yossi Harel, juif de Jérusalem, jeune capitaine (28 ans) de ce navire invraisemblable, et de divers autres auparavant.

Comme tous les écrits qui touchent aux mythes fondateurs de l'Etat, celui-ci n'échappe pas à la polémique née de l'ouverture des archives de l'époque, qui questionne sur l'enjeu politique que pouvait représenter cette immense foule de réfugiés en détresse dans la lutte entre la Grande Bretagne, les Sionistes, les Nations Unies et l'opinion mondiale.

Yoram Kaniuk, l'un des premiers écrivains israéliens à dénoncer les conditions faites aux Palestiniens dans l'Etat Juif (Confessions d'un bon Arabe, Stock 1994, La Terre des deux promesses, écrit avec Emile Habibi, Solar, 1996), répond d'une manière claire : ces bateaux ne véhiculaient pas d'idéologie, mais des êtres humains qui avaient tout perdu, y compris leur existence d'êtres humains, vers la seule terre prête à les accueillir.

Yoram Kaniuk
Yoram Kaniuk est né en 1930 à Tel Aviv. Il a participé à la guerre d'Indépendance de 1948. Peintre, journaliste, il a commencé à publier des romans et des nouvelles en 1962. Ses oeuvres ont été traduites en vingt langues. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le prix des Droits de l'Homme à Paris en 1997



Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !