Déclaration du Comité épiscopal français pour les Relations avec le Judaïsme

lue par Mgr. Frikart, évêque auxiliaire de Paris au Vélodrome d'Hiver
le 24 juin 2001 lors de la manifestation de protestation contre l'antisémitisme du Président syrien Assad.

Ici, au Vel-d'Hiv, à Paris, nous, Comité Episcopal pour les Relations avec le Judaïsme sommes réunis avec vous, amis juifs.

En ce lieu de sinistre mémoire, après avoir été fichés, furent raflés, parqués, femmes, hommes, enfants, vieillards, afin d'être livrés à la Gestapo puis envoyés dans les camps de concentration et d'extermination du Reich, pour le simple fait d'être nés juifs.

Nous nous souvenons de tous les moments où ont été utilisés les arguments pseudo-religieux, surtout lorsque l'on a accusé les Juifs d'avoir tué Jésus.

Nous nous souvenons de tous les pogroms et de toutes les violences que des propos de ce genre ont engendré.

Nous sommes ici, pour rappeler que si Mr Bachar El Assad, par ses propos tenus à Madrid et à Damas concernant les Juifs et Jésus, croit rallier l'Eglise catholique à sa cause, il se trompe. Nous tenons à exprimer, ici, publiquement, notre désaveu quant à l'utilisation de tous slogans prétendument chrétiens antisémites pour des intérêts politiques, quels qu'ils soient. Non seulement ces propos n'ont soulevé au cours de l'histoire que des passions meurtrières, mais plus profondément ils ne correspondent ni à notre foi, ni à notre éthique, ni à la vérité, et, dans ce sens, ils ne peuvent que desservir la paix, ici et à Jérusalem.

Mgr Gaston POULAIN, Père Patrick DESBOIS, Président du C.E.R.J.


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !