Denis Charbit : Sionismes, nouveaux historiens et recherche de la paix

Ecole de la Paix, 7 rue Très Cloîtres, Grenoble, Dimanche 3 février 2002 de 18h00 à 22h00,
avec pause buffet vers 20h00.

Echange avec
- Judith Cohen-Solal
- Henri Cohen-Solal, psychanalyste, Jérusalem
- Ilan Greilsammer, Professeur à l'Université de Bar Ilan
- Denis Charbit, Professeur à l'Université de Tel-Aviv

Sur les thèmes

  • " La contribution des nouveaux historiens peut-elle aider à la recherche de la paix en clarifiant les conditions de la création de l'Etat d'Israël ? "
  • " Existe-il un risque de négation de l'histoire juive ? "
  • " Le rôle des religieux dans le conflit. "
  • " La situation économique et sociale : le poids des inégalités et la peur de l'autre."
  • "...."

Compte rendu du petit colloque du dimanche 3 février à l'Ecole de la Paix
Nous avons eu le plaisir de recevoir dimanche, avec l'Ecole de la Paix,

  • Denis Charbit

    , professeur de Civilisation Française à l'université de Tel Aviv, qui nous a exposé très clairement les options des trois courants fondamentaux du sionisme, le mouvement de libération national du peuple Juif. - le courant de la " droite sioniste ", animé par Jabotinsky, qui estime que la création d'un foyer juif en Palestine rencontrera nécessairement l'hostilité des Arabes, qui devront, un jour ou l'autre reconnaître la légitimité de ce foyer juif. - le courant de la " gauche sioniste ", avec les marxistes et Martin Buber, qui préconisait un accord préalable avec les Arabes pour la création d'un état binational. - le courant du " sionisme pragmatique ", derrière Ben Gourion et les travaillistes, qui se mobilisent pour la création de deux états, israélien et palestinien, et la résolution des conflits au coup par coup.
  • Ilan Greilsammer

    , professeur de Sciences Politiques à l'université de Bar Ilan, qui a parlé des nouveaux historiens israéliens, et de leur importance pour " démythifier " l'histoire de la naissance d'Israël telle qu'elle est enseignée. Ilan Greilsammer considère que la contribution essentielle de ces nouveaux historiens - ou tout au moins celle de ceux qui sont sérieux - est de faire progresser dans l'esprit des Israéliens la notion de la responsabilité d'Israël dans la création du problème des réfugiés, et par voie de conséquence l'acceptation par Israël de contribuer à la réparation des préjudices causés aux palestiniens réfugiés. Un débat très dense sur les aspects positifs et négatifs du travail des nouveaux historiens s'est déroulé, et en particulier sur l'utilisation de ces travaux pour combattre Israël.
  • Judith Cohen-Solal

    , après un superbe buffet, a fait un parallèle entre - les blocages qui empêchent la France de penser les nouvelles formes d'antisémitisme et - les difficultés pour Israël à concevoir le sens du conflit, en raison d'images figées et stéréotypées dans lesquelles les gens se réfugient, parce que c'est simple, pour diaboliser Israël et angéliser les Palestiniens.
  • Henry Cohen-Solal

    , psychanalyste, Jérusalem, nous a charmés en évoquant le travail de prévention de l'association Beit Ham, qui réunit des jeunes Israéliens et Palestiniens en dérive dans les quartiers défavorisés de Jérusalem pour leur permettre de prendre en charge leur avenir, grâce au théâtre, la musique, la danse..., travail qui se poursuit malgré la conjoncture. De nombreuses rencontres et réalisations collectives ont lieu entre Palestiniens et Israéliens mais ce n'est pas ce qui intéresse la presse française.

Notre but, en organisant ce petit colloque, n'était pas de chercher une fois de plus qui a tort ou raison, ni de défendre la politique du gouvernement d'Israël, ni de justifier les attentats-suicide, mais de dévoiler quelques parcelles de vérités souvent oubliées dans le but de donner à penser. Nous espérons avoir partiellement réussi.

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Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !