Colloque international : Nouvelles lignes de démarcation ? Les frontières du Proche-Orient en perspective

organisé par l'Institut de Géographie Alpine
et le Cercle Bernard Lazare - Grenoble

le vendredi 3 décembre 2004 à 13h30 à l'IGA, 14 bis av. Marie Reynoard, zac Vigny Musset (Tram A La Bruyère)

Avec les contributions de :

  • Anne-Laure Amilhat Szary   Université Joseph Fourier : Cadrage : agenda de la recherche sur les frontières.
  • Bernard Sabella   Université de Bethléem : De la nation à la frontière : étapes du processus de revendication identitaire des Palestiniens.
  • Denis Charbit   Université Ouverte, Tel Aviv : Réalité et imaginaire de la "barrière de séparation" dans l'opinion publique et le champ politique israéliens.
  • Frédéric Giraut   Université Joseph Fourier : Une analogie abusive ? L'emploi du vocabulaire territorial de l'apartheid en Israël
  • Dror Etkes   Observatoire des colonies / La Paix- Maintenant : La vie quotidienne le long du "mur" : pratiques d'une nouvelle frontière.

Argument

Les frontières s'ouvrent, se défonctionnalisent... tel est du moins le discours dominant au sein des pays de l'Union Européenne et plus particulièrement au coeur de l'espace Shengen. Notre environnement quotidien représente pourtant un cas d'exception, le seul espace au monde où la liberté de circulation des personnes est garantie au même titre que celle des biens et des capitaux, qui s'est développée de façon bien plus rapide.

Un point commun demeure entre les frontières vives et celles qui s'estompent : le besoin d'inscription de ces lignes dans l'espace, qui se traduit par l'émergence de paysages requalifiés de la frontière. C'est le désir de démarcation que nous tenterons d'analyser au cours de cette rencontre. Les murs dressés dans le monde contemporain seront au coeur de cette réflexion sur les formes actuelles de matérialisation de la limite, pour les comparer aux formes d'inscription des frontières qui s'effacent, lignes dont on ne veut pas perdre la mémoire et qui vont s'inscrire dans des dynamiques patrimoniales.

Au Proche-Orient, depuis les accords d'Oslo, le conflit israélo-palestinien s'est territorialisé. Le principe de la valeur territoriale de la paix a permis d'envisager des solutions de négociation. On interrogera les tracés des différents plans de partage de la Palestine au regard des techniques d'ingénierie territoriale contemporaine. En quoi les solutions proposées répondent-elles à l'évolution de la situation internationale ? En quoi sont-elles ou non adaptées à l'évolution tiraillée des concepts d'Etat et de nation dans leur version proche-orientale ?

Au-delà d'un débat sur l'existence du mur auxquels ses concepteurs voudraient accorder valeur de " suture ", on s'interrogera sur les choix d'une telle option de fermeture, sur la déchirure dans le paysage provoquée par les travaux de sa mise en oeuvre et sur les paysages de la mémoire frontalière, qui re-construisent les repères de la séparation là où l'enjeu de la différenciation a changé de nature.

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Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !