Mémoires d'un démon : les interprètes

Entrez et écoutez...

Mais qui sont-ils, ceux là qui ont l'outrecuidance de faire revivre les fantômes ?
Qui sont les complices de cette funeste entreprises ?
L'heure est venue de les nommer

Thierry Lachkar

Le conteur, c'est lui. Donc le démon, c'est lui. Avec tous les défauts des hommes, dont le bavardage n'est pas le moindre, il utilise tous les stratagèmes du mentir vrai pour vous attirer dans son univers.
Et si ce grenier n'était que le reflet des décombres de sa mémoire qu'il s'amuse à fouiller devant nous pour en extraire les trésors ?
Au commencement était Thierry, donc...

Isabelle Berteloot

L'accordéoniste est aussi pianiste. Elle est l'esprit féminin du groupe, celle qui fait naître sous ses doigts d'envoutantes mélodies destinées à mieux vous séduire, pauvres mortels ! Difficile de ne pas succomber à la tentation quand on sait qu'un souffle divin est retenu dans les plis de son accordéon et qu'elle a emprisonné de petits angelots de troisième rang dans son piano afin que leurs cris résonnent quand elle martèle les touches.

Laurent Pardo

Le violoncelliste, taciturne et inquiétant. Il a la maîtrise du temps car il connaît toutes les arcanes du rythme, qu'il a approvoisé tout au long de sa vie de mortel.
Les cordes de son violoncelle sont les fils du destin des humains qu'il s'amuse à taquiner de son archet infernal afin... de se distraire.

Dominique Bonafini

Le chanteur, le double du conteur... L'un parle et l'autre chante, mais c'est la même voix, comme un écho, l'image d'un miroir sonore.
On raconte qu'une malédiction divine le frappa un jour, et depuis, quand il a quelque chose à dire, il ne peut que le chanter. Mais hélas, c'est avec un plaisir pervers qu'il a accepté cette punition. Il s'amuse même à fredonner en yiddish alors qu'il sait qu'il n'est pas compris !


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !