Chmouel Engelmayer : Un vent nouveau du côté palestinien

Reproduit avec l'aimable permission des CAHIERS BERNARD LAZARE, n° 228 / octobre 2002

  1. Le plan de paix palestinien soumis à Washington en juin 2002;
  2. L'accord Nusseibeh - Ayalon du 6 août 2002;
  3. La lettre ouverte de Nabil Amar, ex-Ministre palestinien, à Yasser Arafat (début septembre 2002);
  4. La déclaration du Fatah et du Tanzim contre le terrorisme publiée le 12 septembre 2002 par le quotidien israélien Ha'aretz

Le coordinateur israélien dans les territoires palestiniens occupés, le général Amos Guilad, estime publiquement que la nouvelle année sera celle d'un tournant décisif. Il y a quelques raisons de le croire. Le bilan palestinien de deux années d'opérations terroristes contre Israël est catastrophique. Arafat, le Hamas et la Djihad islamique ont sous-estimé la détermination du public israélien malgré ses 580 victimes, civiles pour la plupart, et ses milliers de blessés. Les ripostes du Tsahal ont fait trois fois plus de victimes palestiniennes, décimant les organisations terroristes, bouclant les villes et détériorant gravement l'économie palestinienne.

Des voix palestiniennes de plus en plus nombreuses s'élèvent pour critiquer le choix stratégique de Arafat de militarisation de l'intifada et pour prôner une résistance populaire non-violente à l'occupation. Le Fatah vient de publier une déclaration qui constitue un premier pas vers une délégitimation des attentats-suicides contre des civils en Israel et que Tsahal estime importante.

Le professeur américain d'origine palestinienne, Edward SaId, estime que les jours du pouvoir de Arafat sont comptés. Il considère l'intifada armée comme une grave erreur et pense que les attentats-suicides contre israel ont fait grand tort à la cause palestinienne. Selon lui, le public palestinien commence à en prendre conscience et à comprendre que la solution du conflit passe par la coopération avec la gauche israélienne.

Bref, Sari Nusseibeh n'est plus seul, et ce vent nouveau lui permet d'élaborer un plan de paix officieux et audacieux, avec l'ancien Chef des Services de Sécurité israélien, le générai de réserve Ami Ayalon.

Enfin, le parlement palestinien vient de donner une leçon de démocratie à tous les pays arabes, en forçant Arafat à renvoyer son gouvernement jugé incapable et entaché de corruption. Pour préciser le nouvel état d'esprit palestinien, nous avons traduit les quatre documents cités plus haut


Brèves

Notre tradition

Il y a longtemps, dans une synagogue d'Odessa avait lieu un service religieux.
La moitié des présents s'est mise debout, et l'autre moitié est restée assise.
Les assis ont commencé à réclamer que les autres se rassoient, et ceux qui étaient debout ont réclamé que les autres suivent leur exemple...
Le rabbin, qui ne savait pas quoi faire, décida de s'adresser au fondateur de la synagogue, le vieux Moïché. Il invita un représentant de chaque fraction, et ils allèrent tous chez Moïché pour lui demander conseil.
Le représentant des "debout" demanda :
- Être debout pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le représentant des "assis", tout content, demanda :
- Alors, se tenir assis pendant le service – est-ce notre tradition ?
Moïché répondit :
- Non, ce n'est pas notre tradition.
Le rabbin, perplexe, dit :
- Mais... pendant le service, une moitié se met debout et l'autre reste assise, et les querelles s'ensuivent...
- Voilà! - dit le vieux Moïché. - Ça, c'est notre tradition !